Tout le monde au travail

Au jardin, les fleurs s’ouvrent et les pollinisateurs se mettent au travail !


Chez nous c’est surtout dans la glycine qu’ils œuvrent, en particulier ces drôles d’abeilles toutes noires qui volent très vite en faisant un bruit d’hélicoptère… Ce sont les abeilles charpentières !
En fait : Xylocopa violacea, Hyménoptère Apidae… C’est à dire le Xylocope, Xylocopa violacea.
C’est l’un de nos plus grands et plus impressionnants Hyménoptères. Comme les abeilles domestiques et les « bourdons », cet insecte relève de la famille des Apidae. Contrairement aux espèces précitées qui vivent en colonies, le Xylocope est une abeille dite « solitaire ».
Comme tous les Hyménoptères la charpentière est dotée de 4 ailes, par opposition aux Diptères (= « mouches » au sens large) qui n’en possèdent que 2 car les postérieures sont remplacées par des « balanciers », organes liés à l’équilibration.
Notre Xylocope atteint 45 à 50 mm d’envergure  pour une longueur de 25 à 30 mm. Il est noir-violacé, le violacé étant plus nettement marqué au niveau des ailes, et perceptible sous une lumière favorable. Une femelle peut peser 197 mg… La femelle se reconnait aux bouts de ses antennes en forme de S.
En bonnes abeilles, les femelles possèdent un dard, les mâles non.  Elle est donc capable de piquer. Par contre pour arriver à ce résultat il faut la prendre en main, ces bestioles ne sont pas du tout agressives. Et comme avec d’autres hyménoptères à dard c’est l’allergie au venin qui est dangereuse.
Les deux sexes hivernent dans un trou de mur, d’arbre et souvent à plusieurs. Ils restent l’automne et l’hiver dans leur cachette jusqu’au printemps suivant.

Le Xylocope est un butineur, et sa « trompe » est particulièrement robuste et bien développée. Ses mâchoires le sont tout autant, ce qui lui permet de creuser le bois pour nidifier.
vert : la trompe (stylets écartés) avec la langue au milieu
rouge : les mâchoires, véritables « gouges » de menuisier.
Le Xylocope violacé fréquente les fleurs pour «gros porteurs». Les anthères de ces fleurs ne fonctionnent pas si l’insecte visiteur n’est pas assez lourd. Le xylocope, dont le front bute sur le fond de la fleur, fait s’abaisser les anthères qui déposent le pollen sur son dos. Il va ainsi féconder d’autres fleurs .
C’est un insecte thermophile (qui vit en température élevée) présent dans toute la France dans des régions de vignobles.

Pourquoi donc « abeille charpentière » ?
La nidification de cette abeille justifie de son surnom et nécessite une explication « entomo ». En terme de biologie c’est la principale « curiosité » de l’abeille charpentière. Il faut savoir que les Xylocopes se reproduisent en mai-juin et que les adultes émergent en fin d’été, enfin que les deux sexes hivernent (sauf cette année très douce).
« Charpentière » car ses mâchoires lui permettent de creuser le bois, étant entendu qu’elle s’attaque le plus souvent à des parties plus ou moins dégradées. Mais on l’a vu creuser un encadrement de fenêtre en acajou exotique très résistant ou même une latte de banc de jardin…
Ici sur un lilas, nos xylocopes enlacés. Il arrive parfois que noire abeille se trompe et fonce sur un autre gros insecte avant de s’apercevoir de sa méprise.
Elle creuse pour faire son nid et pondre. Voici comment :
A partir d’une entrée commune, plusieurs galeries parallèles et de longueur variable sont creusées. Elles sont divisées en logettes par des cloisons de sciure amalgamée, et dans chacune d’entre-elles un œuf est déposé, accompagné d’un agglomérat de pollen façonné par la femelle, lequel sert évidemment de nourriture pour la larve.
 

 

 

 

 

à gauche : section de la bûche montrant les galeries de 10 à 12 mm de diamètre
à droite : vue longitudinale de ces mêmes galeries. Elles sont typiquement parallèles, à la fois entre-elles et par rapport au fil du bois.rouge : nymphes très pigmentées sur le point de se transformer en adultes (mue « imaginale »)
vert : loge sans œuf (ou non éclos) montrant la boulette nutritive de pollen.
à droite : vue sur une galerie commune (sous-jacente), et donc non cloisonnée.

Le xylocope a une seule génération dans l’année : larve, prénymphe, nymphe et imago. Le Xylocope violacé fait son nid dans un trou de roseau, de tronc d’arbre (ici sur la photo) ou de mur. Il retourne au nid jusqu’à une distance de 6 kilomètres.

 

 

Regardons-la butiner notre glycine :


Pour en savoir plus :
http://www.baladesentomologiques.com/article-xylocope-violace-abeille-noir-spectaculaire-bruyant-mais-inoffensif-122382431.html#ob-comment-ob-comment-100561201
https://www.insectes-net.fr/xylocope/xylocop2.htm

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