Noëls d’ailleurs

Noël et Jour de l’An…
Étape 6 : le Brésil

Au Brésil, pays à très grande majorité catholique, Noël est un rendez-vous incontournable. Cette réunion familiale et religieuse se prépare longtemps à l’avance.
Noël arrivant en plein été, les journées sont chaudes et ensoleillées. L’atmosphère est tropicale mais les brésiliens décorent un sapin de noël traditionnel quoiqu’en plastique, avec boules et guirlandes… Cette tradition d’origine allemande, est relativement nouvelle au Brésil.
Tout au long de la semaine de Noël, on se souhaite «Feliz Natal». « Natal », naissance. Cependant, on ne dit pas «Papai Natal» mais «Papai Noel» !
Dès le début de décembre, de gigantesques sapins électriques sont dressés dans les grandes villes comme Sao Paulo, Rio de Janeiro et la capitale, Brasilia. Les grands shopping centers rivalisent d’imagination pour recréer le village du Père Noël, ou décorer leurs entrées de nounours géants. Ils essayent de créer la magie du pôle nord où vit Papai Noel et cela fonctionne chez les petits comme les grands qui viennent se faire prendre en photo avec lui. Engoncé dans son chaud manteau rouge à fourrure blanche, il arrive au supermarché sur son traineau… suspendu aux patins d’un hélicoptère, et distribue des bonbons et friandises aux enfants massés en bas.
La musique associée à Noël vient généralement d’ailleurs. On écoute le plus souvent « Noite Feliz » (nuit silencieuse).

Fréquemment, les entreprises distribuent à leurs employés des « cestas do Natal », des paniers de Noël, garnis généralement de nourriture : fruits secs et dinde, que les gens mangeront chez eux en famille. Il n’est donc pas rare de voir à quelques jours de la grande fête les Brésiliens dans les transports en commun avec leurs petits paniers.
Le « presépio », la crèche, est préparée mi-décembre et reste jusqu’à l’Épiphanie. Presepio vient de « presepium », lit de paille. Dans tout le Brésil, selon les régions, il y a des crèches particulières, en paille, en bois, en papier-mâché, en terre cuite. . . Le folklore est encore très présent au sein des crèches : on peut y voir des animaux inventés car il s’agissait de rester compréhensible pour évangéliser une population simple et illettrée. La figurine récurrente est le paon bleu.

Entre amis ou même dans les familles, on ne peut pas, financièrement, offrir à tous un cadeau. Alors on pioche parmi d’autres qui fêteront Noël avec nous, le prénom d’une personne sans le dévoiler. Cette personne devient « amigo secreto », ami secret. C’est à elle seule, qu’on offrira un cadeau ! Souvent, le fameux panier garni qui permet de célébrer Noël comme il faut, côté gastronomie.
Le plus important à Noël, c’est de se retrouver en famille ! Qu’on aille à l’Église ou non, qu’on décide d’aller faire la fête sur la plage ou pas !

La « Ceia de Natal », souper de Noël, le 24 décembre, subit les influences de nombreux pays : Portugal, Italie, Espagne du sud, Allemagne… et autorise toutes les traditions gastronomiques car si on ne fait pas de plats particuliers pour les fêtes, on cuisine de grands plats à partager en famille !
– « Peru », dinde, servie ou non avec une «farofa temperada», semoule de manioc frite dans du beurre et enrichie de raisins secs, de bacon et d’olives ou du riz aux raisins secs
souvent remplacée par une profusion de plats plus adaptés aux coutumes et au climat du pays : beignets, salades multiples, soupes de crevettes, poulet, riz, tomates et bien sur la fameuse bacalhau, morue, héritée du Portugal, servie en beignets ou en salade.
– « Leitão », petit cochon de lait rôti, servi avec une pomme dans la bouche, demeure moins courant que la dinde
– « Tender », jambon à l’os rôti au sucre roux et servi avec des fruits au sirop, ananas, figues, pêches…
– « Fios de ovos », très populaires et appréciés, ressemblant à des spaghettis très fins, uniquement faits de jaunes d’œufs cuits dans un sirop de sucre. Cette spécialité est d’origine portugaise.
« Chester », très gros poulet moins cher que la dinde
– en dessert, vous avez le choix entre l’incontournable panettone, brioche fourrée de raisins secs, de fruits confits, de chocolat et d’agrumes. Il a traversé l’Atlantique avec les italiens venus au Brésil à la fin du XIXe siècle, pour trôner, ici, sur les tables de fête. On le déguste en famille, mais on l’offre aussi aux amis. Certains coûtent près de 150 reals, soit 35 euros. Et entre le stollen, hérité des allemands. Fait de farine, d’épices, de noix et autres fruits secs, de fruits confits, on le saupoudre de sucre glace, une fois cuit.

Une fois les agapes terminées, à l’intérieur du pays, on assiste à des représentations théâtrales de crèches vivantes devant les églises, en attendant l’heure de la messe de minuit, même si la tradition a tendance à se perdre. On peut aussi suivre les « Pastorinhas », des groupes de fidèles grimés et déguisés qui viennent rendre hommage à l’enfant Jésus dans les églises, le tout dans une ambiance sonore de carnaval.
La Missa do Galo ou messe du coq, commence à minuit le 24 décembre. Deux légendes s’y rattachent. L’une dit que le 24 décembre, à minuit, un coq aurait «chanté» pour annoncer la venue du Messie. L’autre dit que la messe de Noël finissant très tard, à l’heure où le monde rentre… et les coqs chantent déjà !
Si l’on est au bord de la mer, il y a toutes les chances pour que la fête s’achève sur la plage avec des danses et des chants.
Au Brésil, le mot Réveillon, est utilisé uniquement pour la nuit du 31 décembre au 1er janvier. On dit «festejar o reveillon», «onde você vai passar o reveillon ?» que l’on fête entre amis. On s’habille en blanc. Le blanc est devenu un symbole de paix, de bonté, de lumière, de pureté. C’est le moment de penser au renouvellement, aux nouveaux projets, à une nouvelle vie, à de nouvelles toilettes. Et il y a la croyance que porter du blanc ce jour-là apportera bonheur, amour et joie. Autant que possible on va au bord de la mer, d’une rivière, d’une chute d’eau ! Cette tradition vient du «Candomblé», dont Yemanjá est l’Orixá, déesse d’origine africaine des eaux. Les fleurs jetées à l’eau comme offrande sont blanches elles aussi et il est aussi de bon ton d’offrir et de fleurir sa maison de blanc.

http://correspondancestransatlantiques.blogspot.com/2013/11/mon-ami-secret.html
https://brazil-selection.com/lactu-bresil/2016/12/24/noel-bresil/
https://www.saopauloaccueil.org.br/noel-et-le-nouvel-an-au-bresil/
https://www.marieclaire.fr/,comment-fete-t-on-noel-au-bresil,725827.asp
https://blog.courrierinternational.com/vivre-le-bresil/2018/12/13/un-noel-au-bresil/
https://www.joyeux-noel.net/noel-au-bresil/

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