Que faire de nos masques…

…sanitaires, jetables, qu’il soient FFP2 ou chirurgicaux ?
S’ils sont obligatoires dans les transports, au travail, pour sortir dans la rue, au ciné, au resto, au théâtre ou ailleurs, ou encore faire ses courses, nous le savons :
les masques jetables sont très polluants.
En fait, cinquante millions de masques jetables sont utilisés chaque semaine en France.
Aujourd’hui, on considère qu’ils peuvent être lavés plusieurs fois, comme le prouve les recherches de UFC-Que Choisir. Les brides élastiques ne se détériorent pas et, si le papier feutre légèrement, c’est sans conséquence sur son efficacité. En outre, la respirabilité n’est pas altérée par les lavages. Reste à savoir au bout de combien de lavages il est recommandé de jeter les masques (5 ?), car ce matériel reste fragile malgré tout. Et demeure jetable.

Alors, que faire de tous ces masques une fois utilisés ? Sont-ils recyclables ?
Ils ressemblent à du coton, on pourrait croire qu’ils se dégradent vite.
Mais ils sont fabriqués à partir de polypropylène,
qui s’apparente à du plastique :

les masques jetables ne sont donc pas biodégradables dans la nature.

Classiquement, quand ils sont jetés dans une « poubelle », ils sont détruits par incinération ou enfouis. Mais nous le constatons tous, on les retrouve jetés par terre, en ville comme à la campagne, polluant la nature et les océans, comme l’a dénoncé l’organisation OcenAsia. Si jeter sa protection peut apparaître comme un geste anodin, ce geste a des conséquences environnementales durables. Par ailleurs, on n’en a pas toujours conscience, mais ces masques jetés en pleine rue et potentiellement contaminés comportent des risques pour les professionnels de la propreté qui les ramassent, explique Barbara Pompili, ministre de la Transition écologique,  

Nouvelle question :
en combien de temps se dégradent-t-ils, ces masques jetables ?
Ludwik Leibler, membre de l’Académie des sciences, directeur de laboratoire au CNRS-ESPCI explique : « on estime généralement que le polypropylène massif met environ 500 ans à se dégrader, avec les masques comme il s’agit de couches fines, cela pourrait être légèrement plus rapide ». Seulement « légèrement plus rapide »… (entretien avec leHuffingtonPost)
Anne-Leïla Meistertzheim, biologiste, présidente de la société Pastic@sea annonce : « ils se dégradent totalement en 400 à 1 300 ans ». (interview dans Libération)

Conclusion : 
les masques « jetables » mettent plusieurs siècles à disparaître totalement.

Quelles solutions envisager à l’avenir pour continuer de protéger notre santé
et notre planète en même temps ?
Des initiatives voient le jour un peu partout :
– des villes ont installé des points de collecte de masques usagés
– des recherches sur le masque biodégradable, bio compostable en fibres de chanvre sont effectuées.
– des collectes citoyennes sur les plages, les sentiers de randonnées, les trottoirs urbains ont régulièrement lieu…
– des recherches sont faites  sur le recyclage en transformant les masques usagés en multiples objets comme des équerres ou autre objets scolaires, des poignées de portes ou encore des visières… 
– des chercheurs planchent aussi sur des technologies pour stériliser les masques en milieu hospitalier en les lavant à 95 °C, en les irradiant ou les traitant à la vapeur ou au gaz éthylène.

En fait, rien ne précise que le masque que l’on porte
doit être jetable pour être fiable et protecteur.
Vous pouvez donc utiliser sans dommage et sans vergogne, le masque éternel !
Celui que vous achetez en tissu partout en France et sur Internet.
Encore plus écolo et rigolo, et de loin, plus intelligent, celui que vous vous fabriquez, dans des tissus choisis, et sur mesure, s’il vous plaît !

Recommandations AFNOR  pour fabriquer son masque :
https://vivreauxmoutiers.org/2020/05/04/recommandations-afnor-pour-fabriquer-son-masque/

Quatre catégories de masques sont répertoriées par les pouvoirs publics aujourd’hui :
– les masques de protection respiratoire (FFP)
– les masques de type « chirurgical »
– les masques fabriqués par des professionnels du textile ou «faits maison» selon la spécification AFNOR dédiée (spécification dont les performances ont été testées en laboratoire)
– les masques textiles « grand public » dont les propriétés de filtration peuvent être supérieures à 90 % (catégorie 1) ou à 70 % (catégorie 2). Ces derniers, définis par la note interministérielle du 29 mars 2020, sont réservés à un usage hors du système de santé (on parle parfois de masque UNS1 ou 2, pour «usage non sanitaire»).
Aujourd’hui, seuls les masques de catégorie 1 ou chirurgicaux sont tolérés dans les établissements dépendant du ministère de l’Éducation nationale (école, collège, lycée). Il est d’autant plus important de prendre conscience qu’ils sont lavables et doivent être jetés dans une poubelle…

Sources :
https://www.leparisien.fr/environnement/covid-19-jetez-vos-masques-chirurgicaux-mais-pas-n-importe-ou-16-11-2020-8408616.php
https://www.18h39.fr/articles/masques-jetables-reutilises-apres-lavage.html
https://www.18h39.fr/articles/combien-de-temps-met-un-masque-jetable-pour-se-degrader.html
https://oceansasia.org
https://theconversation.com/covid-19-pourquoi-il-est-important-de-privilegier-les-masques-chirurgicaux-156453

Les commentaires sont fermés.