Asphodèle

L’asphodèle, blanc, des poètes, poireau de chien, bâton royal ou bâton blanc, ou encore la sauvage,  est en pleine floraison en ce mois d’avril.
Autour de Saint Avaugourd des Landes, il pousse spontanément à l’état sauvage, le long des routes. En patois on l’appelle « queue de singe » ou « queue de rat ».
Dans tout l’ouest de la France, il colonise les lisières forestières et les landes. Ailleurs, il préfère les sols acides, dégradés par le surpâturage, le piétinement, le soleil brulant ou les incendies répétés…
Il ne semble pas que la plante soit endémique à la Vendée. Elle se serait plutôt répandue après avoir été plantée dans des jardins d’où elle se serait « échappée » par la suite, se répandant dans la nature jusqu’à devenir la fleur emblématique du Sud Vendée !

Profitons-en pour se renseigner :
– D’abord c’est une espèce classée et protégée dans la France entière, sa cueillette est interdite. C’est dommage car ses fleurs sont fort belles et se trouvent très bien dans un jardin d’agrément.
– Ensuite, il faut signaler que la tige sèche de l’asphodèle, récoltée à la fin de l’été, possède des qualités mécaniques remarquables. On l’utilisait dans certaines régions pour confectionner des ouvrages de petite vannerie car le cœur de la tige est formé d’une moelle aérée et régulière, garantissant la légèreté, recouverte d’une fine peau de fibres longues et ligneuses, qui donne à l’ensemble une étonnante solidité, comparé à son poids très léger.
– Par ailleurs, l’asphodèle est une excellente plante mellifère.
– Enfin, cette plante résiste très bien aux incendies de forêt, ce qui s’explique par le fait que ses racines s’étalent entre quinze et vingt centimètres de profondeur.

Maintenant, regardons-le de plus près :
L’asphodèle est une plante herbacée vivace rhizomateuse, qui forme une touffe avec des feuilles de 20 à 40 cm de long, plates, linéaires, épaisses, d’un vert moyen. Le feuillage est caduc. Sa croissance est rapide.
C’est autour du mois d’avril que les grappes denses des fleurs mellifères s’offrent aux butineurs. La tige peut se ramifier, ou rester unique.
La floraison débute par le bas du bouton, se poursuit pendant presque un mois jusqu’en haut de la tige, les fleurs situées en bas se fanant au fur et à mesure que les suivantes s’ouvrent.
Les panicules sont ramifiées, constituées de fleurs blanches à six pétales (en fait il y a trois sépales et trois pétales absolument identiques) veinées de rose au centre, en étoiles de 4 à 8 cm de diamètre, avec des bractées blanc verdâtre. Les longues étamines sont couronnées d’anthères orange.
Après la floraison, des graines en forme de disques se développent dans des sortes de petits fruits orangés.
Ses racines en forme de tubercules allongés, organisés comme une botte de radis, sont brunes et coriaces, un peu comme de petites pommes de terre rates. Lors des périodes de disette, on en mangeait volontiers pour pallier l’absence de nourriture plus conséquente.(riches en amidon considérés comme diurétiques)

Régalons-nous des histoires qui tournent autour de lui :
– On avait coutume aux temps anciens d’utiliser des bouquets d’asphodèles pour fleurir la tombe des défunts. Encore en Corse, il n’y a pas si longtemps. L’origine  de la tradition remonte à la Grèce antique : les grecs nommaient une partie des enfers « le pré d’asphodèles » ou « la plaine des asphodèles ». Il s’agissait du lieu ou séjournent les fantômes des morts.
– L’asphodèle est pyrophyte (qui aime le feu). Les incendies le favorise. Lorsque le feu ravage une parcelle (ou lors des coupes forestières à blanc), ses racines tuberculeuses supportent sans trembler le passage des flammes. Le paysage mortifère qui s’en suit lui convient à ravir, et l’on voit parfois l’Asphodèle surgir des cendres tel un phénix. Notons que c’est d’ailleurs autour de Pâques, les fêtes de la résurrection dans la tradition chrétienne, que l’Asphodèle montre ses premières fleurs!
– L’origine du nom de « la Sauvage » semble perdu dans les limbes de l’histoire, remontant probablement à des langues oubliées d’origines non indo-européennes. Il pourrait signifier «sceptre» pour certains auteurs. Les Asphodèles gardent une aura fantastique et séculaire et leurs chandelles couronnées de blanc ne passent guère inaperçues dans le paysage…

Et des recettes diverses dont il est un ingrédient :

 

A la Roche sur Yon, une association botanique a pris pour nom l’Asphodèle et organise annuellement une fête des plantes… https://www.l-asphodele.com/

Sources : Sauvagesdupoitou – lemonde.fr – Pierre-Olivier Templier – garrigue-gourmande.fr – antiopa.info – l’Asphodèle

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