Les résultats de deux études de suivi des oiseaux portées par le Muséum national d’Histoire naturelle et le CNRS, l’une menée à une échelle nationale, l’autre plus localement, arrivent au même constat : les oiseaux des campagnes françaises disparaissent à une vitesse vertigineuse. En moyenne, leurs populations se sont réduites d’un tiers en 15 ans.
L’enquête menée par Le Muséum National d’Histoire Naturelle porte sur l’abondance des espèces dans différents habitats : forêt, ville, campagne etc. On y constate que les populations d’oiseaux vivant en milieu agricole diminuent nettement depuis 1990. « Les espèces spécialistes de ces milieux, comme l’alouette des champs, la fauvette grisette ou le bruant ortolan, ont perdu en moyenne un individu sur trois en quinze ans. »
La seconde enquête, menée par le CNRS à une échelle locale dans «Plaine & Val de Sèvre» confirme ces résultats nationaux. Depuis 1995, des chercheurs suivent chaque année, dans les Deux-Sèvres, une plaine céréalière typique des territoires agricoles français. Toutes les espèces d’oiseaux de plaine ont vu leurs populations fondre : alouette, perdrix… Ce déclin frappe toutes espèces d’oiseaux en milieu agricole, aussi bien les espèces dites spécialistes (qui fréquentent prioritairement ce milieu) que les espèces dites généralistes (que l’on retrouve dans tous les types de milieux, agricoles ou non).

Cette disparition massive observée à différentes échelles est concomitante à l’intensification des pratiques agricoles ces 25 dernières années : fin des jachères imposées, flambée des cours du blé, reprise du sur-amendement au nitrate, généralisation des néonicotinoïdes (insecticides neurotoxiques très persistants).
Il se peut donc que cet été, nous n’entendions pas beaucoup de chants dans nos champs !
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http://www.capren.fr/pour-france-nature-environnement-la-disparition-des-oiseaux-nest-pas-une-fatalite/.html