Histoire de véto :
C’est une jolie petite langoustine un peu fofolle, fille unique et chérie de Papa homard, qui s’éprend d’un crabe !
Faut dire qu’il n’est pas mal le crabe ! Deux belles petites pinces blanches virevoltantes, des yeux de braise … Tout quoi !
Le problème, c’est que les crabes marchent de travers et quoique très amoureuse, notre langoustine sait très bien que son homard de père n’aime pas les crabes qui marchent de côté.

N’y tenant plus, elle en parle quand même à son paternel, vantant les qualités de son amoureux. Papa homard est scotché !
– Non, non ma fille ! Pas de crabe à la maison ! Pas de ça chez moi !  On ne peut faire confiance à des gens qui marchent de travers !
Notre langoustine se retranche derrière ses cailloux et dépérit à vue d’œil. Elle est triste, ne rigole plus, ne chante plus… Pleure même.
Papa homard devant ce triste spectacle discute avec sa fille et finit par accepter de rencontrer ce fichu crabe… Mais à une condition : qu’il marche droit !
Notre langoustine revit. Elle file chez son crabe adoré et lui explique la situation.
Le crabe est ravi que son amour soit enfin reconnu et accepté. Mais comment marcher droit ?

Une date est fixée pour la rencontre…
Notre charmante langoustine foldingote est fébrile… Elle craint quand-même que ça ne se passe pas si bien que ça. Comment son amoureux va-t-il réussir cet exploit ?
On sonne. Notre crabe entre en marchant droit, de façon légèrement robotisée certes, mais marche droit…
Papa homard est séduit à son tour autant par la marche de ce sémillant crabe que par sa personnalité si fringante et conviviale. Il accepte de donner la main de sa petite langoustine chérie à ce charmant crabe qui sait marcher droit…
Fiançailles immédiates, mariage dans l’après-midi, nuit de noces…
Le lendemain, au réveil pour préparer le p’tit dèj’, monsieur crabe marche à nouveau de côté !
Notre langoustine n’en revient pas ! La colère monte :
– Ah ben voilà, maintenant que tu as eu ce que tu voulais, ta nature de travers reprend le dessus ! Je suis déçue…
– Ben oui, répond notre crabe amoureux, va falloir choisir : ou je marche de guingois ou je me saoule tous les soirs !