Ce soir, certains allumeront des bougies à leur fenêtre pour un geste commun dans la lutte contre le Covid-19.
Nous le faisions lors des attentats, aussi.
D’où vient donc cette « tradition » ?
En général, on sait qu’elle vient de Lyon mais pourquoi, c’est une autre histoire que 20minutes nous raconte :
« Chaque année, à la nuit tombée, des dizaines de milliers de lumignons fleurissent sur les rebords des fenêtres à Lyon…Un geste que les catholiques et les défenseurs de la tradition lyonnaise réaliseront aussi en hommage à Marie, à l’origine de cette fête née, entre Rhône et Saône, il y a 163 ans… Voici un petit récapitulatif de l’histoire de cette tradition. L’occasion de tordre le cou à quelques clichés.
1. Non, ce n’est pas à cause de la peste
Dire que les Lyonnais ont voulu remercier Marie de les avoir sauvés de la peste, est un raccourci pas tout à fait exact. Une légende bien installée, raconte que l’épidémie s’est arrêtée aux abords de la ville au Moyen-Âge… grâce à l’intervention divine de la Vierge Marie. Pour la remercier, les Lyonnais, auraient commencé à éclairer leurs fenêtres de bougie en 1852. Or, c’est à la Renaissance, que la peste ravage le plus gravement la ville. En 1643, oui, les notables lyonnais implorent la Vierge de les épargner. C’est qu’on appelle le vœu des échevins. Sauvés de la peste, ils s’engagent alors à remercier Marie tous les… 8 septembre.
2. Pas de Prussiens, non plus
Seconde légende, un peu moins répandue que la première: celle de l’invasion des Prussiens, stoppée par Marie. Là encore, petite erreur de date. Les Prussiens arrivent sur Lyon en 1870, soit 20 ans après l’acte fondateur du 8 décembre. Ce qui est vrai en revanche, c’est qu’une nouvelle fois, les Lyonnais se tournent vers Marie. L’évêque de l’époque s’engage à construire une basilique en haut de la colline de Fourvière (à la place d’une petite chapelle) si la ville échappe à l’invasion. Promesse tenue. Les travaux commenceront deux ans plus tard.
3. Ce qui est vrai
Depuis le vœu des Échevins (8 septembre 1643), les Lyonnais ont pris l’habitude de remercier chaque année la mère de Jésus. Pour marquer le coup, la ville commande au sculpteur Fabisch une immense statue de Marie en bronze dorée, qui sera placée sur le clocher de l’église de Fourvière. La date retenue est le 8 septembre 1852. Seulement, la météo s’en mêle. Quelques jours avant l’événement, des trombes d’eau se déversent sur la ville. La Saône est en crue et l’atelier du sculpteur inondé.
Une nouvelle date est choisie : le 8 décembre. C’est sans compter sur les caprices du ciel. Une nouvelle fois, de violents orages éclatent sur la ville, obligeant les notables et les religieux à annuler la cérémonie. Miracle: en fin de journée, quelques timides éclaircies font leur apparition. Les Lyonnais qui avaient tant attendu ce moment, vont alors spontanément poser des lumignons (petites bougies cannelées) sur leurs fenêtres. »