Quand le coq dérange les voisins, on se débarrasse du coq mais on conserve le poulailler.
Quand les jeunes dérangent sous les halles, on les chasse et on conserve les halles.
Quand les corvidés dérangent, on s’en sépare en détruisant leur habitat !
Non, non ! Pas les nids ! Les arbres ! L’église qui héberge déjà un certain nombre de nos corvidés va sans doute devoir en accueillir de nouveaux… Elle n’a plus qu’à bien se tenir ! ! !
On aurait pu imaginer un programme de stérilisation comme pour les laridés (mouettes et goélands) dans les villes côtières.
On aurait pu imaginer une vaste campagne de « chasse aux grolles » comme celle visant les étourneaux à La Roche sur Yon.
On aurait pu imaginer… une solution qui ne détruise pas, une nouvelle fois, les arbres de Moutiers.
A l’heure où l’artificialisation des sols est remise en question dans toutes les grandes villes du monde et surveillée de très près, endiguée dans de nombreuses villes moyennes, notre bourg – qui n’est pas encore une ville – avance à contre courant.
En effet, nos arbres moutierrois se voient transformés qui en parkings, qui en lotissements, qui en bananiers !
A quoi peut bien servir un arbre me direz-vous, à part loger des grolles affreuses et bruyantes ?
« Les arbres urbains jouent un rôle important dans le confort thermique de la ville, dans la capacité de stockage du carbone, dans l’infiltration des eaux pluviales, dans la captation de certains polluants. Les arbres urbains sont essentiels dans la protection de la biodiversité.
L’arbre urbain est un formidable outil de lutte contre le changement climatique puisqu’il permet à la fois d’atténuer l’impact du volume d’émission de gaz à effet de serre des activités anthropiques de la ville mais aussi de réduire l’effet de l’Îlot de Chaleur Urbain (ICU) voire de créer un Îlot de Fraîcheur Urbain (IFU). » http://www.arbre-en-ville.fr/
« Les études se suivent et confirment toutes que la végétation en ville a un impact remarquable sur la qualité de vie et la santé des citadins. » https://www.notre-planete.info/actualites/4545-planter-arbres-ville-pollution-air-sante
Vous aurez noté qu’il s’agit de la végétation en ville, pas de celle à côté de la ville… Qui de toute façon, chez nous se réduit petit à petit.
Sans aller aussi loin dans la réflexion et sans parler des oiseaux (autres que corvidés) ou des insectes, un arbre c’est de l’ombre, de la fraîcheur, et pour peu qu’il y ait un banc dessous, c’est une halte pour reprendre souffle, voire discuter. On pourrait même imaginer une fontaine en face… Sans parler de la sylvothérapie ! (thérapie consistant à soigner certaines affections en amenant le patient en forêt afin qu’il entre en contact avec les arbres, en les touchant, en les respirant – linternaute.fr)
Un arbre, ce n’est pas le patrimoine floral qui change à chaque saison grâce aux jardiniers municipaux. Ce n’est pas non plus une collection d’arbustes ne dépassant pas 1m50, autorisant les feux d’artifice.
Un arbre, tout comme le patrimoine architectural, c’est un patrimoine à gérer sur le long terme. Qui peut aussi rapporter de l’argent.Qui apporte aussi du bien-être et de la convivialité.
Quant à nos corvidés… Nous en parlerons plus tard.