Qui a écrit cette lettre ?

Merci à Annie pour ce clin d’oeil !

Une mère écrit ainsi à sa fille :
« Surtout, ma chère enfant, ne venez point à Paris ! Plus personne ne sort de peur de voir ce fléau s’abattre sur nous, il se propage comme un feu de bois sec. Le roi et Mazarin nous confinent tous dans nos appartements.
Monsieur Vatel, qui reçoit ses charges de marée, pourvoie à nos repas qu’il nous fait livrer.
Cela m’attriste, je me réjouissais d’aller assister aux prochaines représentations d’une comédie de Monsieur Corneille « Le Menteur », dont on dit le plus grand bien.
Nous nous ennuyons un peu et je ne peux plus vous narrer les dernières intrigues à la Cour, ni les dernières tenues à la mode.
Heureusement, je vois discrètement ma chère amie, Marie-Madeleine de Lafayette, nous nous régalons avec les Fables de Monsieur de La Fontaine, dont celle, très à propos, «Les animaux malades de la peste» ! «Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés» ».
Je vous envoie deux drôles de masques ; c’est la grand’mode. Tout le monde en porte à Versailles. C’est un joli air de propreté, qui empêche de se contaminer,
Je vous embrasse, ma bonne, ainsi que Pauline. »

C’est Mme de Sévigné qui écrivait à sa fille, Françoise, le jeudi 30 avril 1687 !
C’était il y a 333 ans !

Un peu d’histoire :
Madame de Sévigné : Marie de Rabutin-Chantal, est connue comme la marquise ou, plus simplement, Madame de Sévigné, est une épistolière française, née le 5 février 1626 à Paris, et morte le 17 avril 1696 au château de Grignan dans la Drôme. L’œuvre de Madame de Sévigné s’inscrit dans le développement d’une subjectivité propre à son époque. Par bienséance, les femmes qui écrivent au XVIIe siècle ne doivent pas paraître travailler leur style mais Madame de Sévigné fait pourtant de l’écriture sa quotidienne passion et reste préoccupée de la qualité de ce style. Elle développe ainsi pour la comtesse de Grignan, telle une maîtresse à son élève, un certain nombre de qualités que l’épistolière doit mettre en pratique dans ses lettres : la tendresse, la simplicité, la vérité, la force, l’originalité, l’agrément, la vivacité et l’harmonie de la composition. Elle a par ailleurs la conviction d’être rebelle dans sa pratique épistolaire, ne puisant son inspiration que dans le naturel et la vie.
Françoise de Sévigné, sa fille, est née à Paris le 10 octobre 1646 et morte le 13 août 1705 à Marseille, dans le quartier de Mazargues, comtesse de Grignan, est la principale destinataire des lettres de sa mère.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Madame_de_S%C3%A9vign%C3%A9

https://fr.wikipedia.org/wiki/Fran%C3%A7oise_de_S%C3%A9vign%C3%A9

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