Nous ne sommes pas heureux du confinement, et même si nous reconnaissons son utilité, nous ne pouvons nous empêcher de râler après …
Mais comme on dit, il y a toujours plus malheureux que soi… Et c’est particulièrement vrai pour certaines personnes. Voici quelques extraits de témoignages publiés par l’Association du Locked In Syndrome (A.L.I.S) :
- « Le plus dur c’est de ne plus voir ses petits enfants qui habitent à 5 km »(Brigitte, vit à domicile)
- « Le week-end je vais chez moi, où ma femme me prépare de délicieux plats que je peux déguster par la bouche » (Gérard,en établissement la semaine, chez lui pendant le week-end)
- « Je me faisais une joie de revoir mes proches, mais, plus de petit bisous sur le front. Tu as un gâteau devant toi, mais pas le droit d’y toucher. Comme dans un manège et que le forain ne met pas le pompon… Quand est-ce-que ça s’arrête ? »(Nathalie, vit dans une structure médico sociale)
- « Voilà quinze jours que je suis enfermée, et c’est long…On ne voit que des masques. C’est pour nous protéger mais ça me stresse »(Sylvie, dans un établissement spécialisé)
- « Depuis 10 jours, je ne peux plus peindre avec ma bouche (je peux rebouger la tête) faute d’une aide. Je ne peux plus sortir accompagnée faire mes courses. Je vois désormais de temps en temps des personnels masqués, gantés, en blouses qui me donnent l’impression d’être une pestiférée »(Annick, vit à domicile, accompagnée de professionnels)
- « Je vois encore mes auxiliaires de vie pour m’aider, mais je ne vois plus de kiné, plus d’orthophoniste, plus d’ergothérapeute »(Véronique, vit à domicile, accompagnée de professionnels)
- « Au tout début de l’épidémie, j’avais exprimé mes volontés : si jamais je devais être touché, je refuse d’être hospitalisé. Je préfère mourir chez moi. Le peu de respirateurs disponibles, je les laisse à ceux qui ont des chances d’avoir une vie normale s’ils sont sauvés … pas comme moi qui ne bouge plus, qui ne parle plus, qui est nourri par sonde, qui respire avec une trachéotomie … »(Philippe, vit à domicile avec son épouse)
(cliquez sur l’image pour accéder au site de l’ALIS)
ALIS : Association de Personnes ayant fait un Accident Vasculaire Cérébral, restées entièrement paralysées, avec toutes leurs facultés intellectuelles, voir le « Scaphandre et le Papillon« . On pourrait croire qu’ils s’agissait de personnes âgées, fragiles ??? Pas du tout, ces personnes qui ont témoigné avaient entre 23 ans et 56 ans moment de leur AVC.
Se déplacer seul, contempler un coucher de soleil, apprécier un bon gâteau, suivre son feuilleton préféré à la télé, embrasser ses proches, ces bonheurs simples leur échappent.
La leçon à tirer ? Devant de telles situations, il faut bien se garder de donner des leçons, sinon celles qui contribuent à nous rendre plus humains.