Les « monstres » du Vendée Globe, véritables Formules 1 des Mers, volent maintenant à près de 50km/h au dessus des vagues.
Ils demandent des mois de préparation, des équipes nombreuses et coûtent des millions d’euros.
La prouesse technologique est bien là. Véritables laboratoires flottants ils ont sans doute contribué à bon nombre de progrès, ne serait-ce que pour les communications, par exemple.
On peut maintenant voir en vidéo le quotidien d’un de ces héros modernes, seul à bord, à l’autre bout du monde.
Il est très loin (1968 – 69) le temps où Bernard Moitessier donnait de ses nouvelles en mer par un message sur un papier enroulé autour d’un caillou, expédié sur le pont d’un cargo rencontré.
Quand on voit la taille et la sophistication des bateaux actuels on oublie que les premiers navigateurs en solitaire avaient des bateaux simples, rustiques, prêts à affronter les pires conditions. Ces pionniers n’avaient pas de sponsors, et ils étaient capables de construire ou de reconstruire leurs bateaux (le « Marie Thérèse » de Moitessier par exemple)
Le premier de ces navigateurs reconnus pour avoir fait le tour du monde à la voile, en solitaire, mais sans esprit de compétition, est Joshua Slocum à bord du « Spray »
Le Spray
« Le Spray, long de 11,2 mètres et large de 4,3 mètres, était en réalité une épave gisant depuis 7 ans en plein champ. Slocum, qui envisageait une reconversion dans la construction navale, décida alors de le reconstruire complètement, ce qu’il accomplit au prix d’un travail de 13 mois et, nous précise-t-il, d’une dépense de 553,62 dollars. (source Wikipedia) »
Slocum est parti de Boston le 24 avril 1895 pour un périple qui s’est achevé le 27 juin 1898, après de multiples escales et d’ aventures. Il a raconté ses péripéties dans le livre « Seul autour du monde ».
La première grande compétition analogue au Vendée Globe a été le Golden Globe Challenge en 1968 organisée par le journal britannique The Sunday Times à l’initiative de Sir Francis Chichester.
A l’époque, faire le tour de la Terre sans escale, sur un bateau à voile était un exploit phénoménal (ça l’est toujours !), et les bateaux de cette époque n’avaient rien à voir avec ceux d’aujourd’hui.
Lors de cette première grande course au large, alors qu’il était en tête, qu’il allait gagner, le futur vainqueur de cette compétition hors norme, Bernard Moitessier, décide d’abandonner la course, non pas parce qu’il n’en pouvait plus, mais parce qu’il trouvait que cet esprit de compétition n’était pas un idéal de vie.
Il fait demi tour et part vivre en Polynésie. Il est l’auteur de plusieurs livres de récits de navigation « Vagabond des Mers du Sud », « La longue route » parmi d’autres.
Premier grand navigateur « libre » et écrivain, ses récits ont bercé de rêves beaucoup de candidats, d’amoureux de la mer, qui ont essayé de suivre ses traces. Il a certainement contribué pour beaucoup dans la naissance de la plaisance à la voile.
Son bateau avait été nommé « Joshua » par Bernard Moitessier , en référence à son illustre prédécesseur.
Joshua
Joshua 12m de coque, 3,5m de large, en acier, classé Monument Historique, on peut le voir au Musée Maritime de La Rochelle.
Pour qui s’intéresse à l’histoire de ces grands navigateurs d’autrefois, on pourrait aussi parler d’Alain Gerbault, et de tant d’autres, mais le confinement nous donne, malgré nous, des occasions de lire, d’explorer, alors profitons-en ….