Étape 3 : le Sénégal
Avec ses températures d’été en décembre (Dakar, de 19 à 26°C), l’esprit de convivialité et de partage qui règne dans ce pays d’Afrique de l’ouest, les festivités y sont superbes.
Le climat du Sénégal est diversifié : de type désertique (sahélien) au nord et de type tropical au sud. On distingue deux saisons bien marquées : une saison sèche de novembre à mai, avec des alizés continentaux et des températures douces et une saison humide de juin à octobre (paradoxalement appelée « hivernage »), avec des températures élevées, des pluies de mousson. L’Ouest du pays, connaît des températures plus fraîches que l’Est, qui reste avec le centre l’endroit le plus chaud du pays.

Le Sénégal est un pays musulman à presque 95% mais, ici, on pratique une forme d’islam très tolérant, sous forme de confréries dirigées par des marabouts. Les Chrétiens ne représentent donc que 4% de la population. Cependant, Musulmans, Catholiques ou Protestants, les sénégalais partagent toutes leurs fêtes et Noël est presque une fête nationale. Ici, on ne rate aucune fête, quelque soit sa religion.
« La chance que nous avons au Sénégal, c’est l’entente entre les différentes communautés. Les musulmans fêtent Noël, les chrétiens fêtent la Tabaski (l’Aïd el-Kebir) et la Korité » (Aïd al-Fitr, fin du ramadan) raconte un dakarois. Et c’est un sentiment très répandu dans la population même si de nombreux musulmans ne partagent pas l’engouement pour cette fête commerciale.
Dans la rue, dans les entreprises, les boutiques et les familles de Dakar, la capitale, l’ambiance se teinte d’un air de fête. Les vendeurs ambulants, la plupart musulmans, se sont fournis auprès de marchands chinois de la Médina (quartier populaire de Dakar) et se faufilent entre les voitures bloquées aux feux rouges pour vendre sapins de Noël, guirlandes, boules de toutes les couleurs. Un sapin en plastique démontable, coûte de 5 000 à 30 000 francs CFA (de 8 à 46 €). Pour les plus jeunes, c’est l’occasion d’allumer des pétards à tous les coins de rue. De nombreux marchés de Noël s’installent pour la clientèle touristique mais aussi pour les locaux. La nuit, des illuminations sont visibles dans les grandes artères.

Noël est l’occasion de se réunir en famille, d’échanger quelques cadeaux, selon ses moyens, et surtout de partager un bon repas.
Les chrétiens se réuniront d’abord à la messe de minuit. Puis, pour certains ce sera l’occasion d’inviter leurs amis musulmans à partager leurs repas, à échanger, discuter, prendre du bon temps, en plus des cadeaux échangés.
Pape, musulman, raconte : «A Noël le menu est toujours le même : poulet-frites ! Le menu des toubabs !» (les blancs en wolof). A Diass (village au sud de Dakar) tout le monde est musulman, mais qu’importe ! On refait la même chose le soir du 31 décembre : toujours poulet-frites, soirée dansante, des beignets et quelques pétards… plus les 12 coups de minuit !».
A l’autre bout du pays, tout au sud, en Casamance, Florence habite Affignam, un village à 2h de pirogue de Ziguincho. Là, tout le monde est catholique : «à minuit on va à la messe, puis c’est l’habituel poulet-frites. Pas d’alcool, on boit du jus de bissap (d’hibiscus) ou de bouye (de baobab)». Seule exception à la règle : la bière flag, la plus populaire car la moins chère.
Outre le poulet-frites, la table de Noël propose d’autres spécialités, surtout du poisson. En commençant par des pastels, de petits beignets de merlu à la sénégalaise. En poursuivant avec le Tiebou dieune, plat star des fêtes ! (riz au poisson). Pour le dessert, quelques petits beignets à la noix de coco, parfaits pour finir un repas dans le partage.