La réponse nous est fournie par Bruno Fuligni dans l’édition revue et augmentée de son livre, aux éditions du Trésor, « Tour du Monde des Terres Françaises Oubliées » :
« Revenu de telles expéditions, Dumont d’Urville va périr avec Adèle (d’où Terre Adélie) et leur fils en banlieue parisienne, dans l’un des premiers accidents de train, le 8 mai 1842… De sa destinée paradoxale, il reste aujourd’hui la plus vaste des possessions françaises d’outre-mer : la Terre Adélie, gigantesque part de tarte de 431 888 km2, depuis le pôle sud jusqu’au littoral de l’Antarctique, au milieu des deux secteurs revendiqués par l’Australie. C’est donc avec l’Australie, au passage, que la France a sa plus longue frontière terrestre : celle-ci passe par le légendaire rocher X, petite éminence naturelle de type « nunatak » qui sépare donc la France de l’Australie comme le Mont-Blanc la démarque de l’Italie.
Le chauvinisme, toutefois, n’a pas droit de cité en ces solitudes glacées, depuis que le traité de Washington a « gelé », c’est le terme utilisé sans rire par les diplomates, les revendications territoriales en Antarctique. La coopération scientifique a assoupli les frontières, de sorte que les Français basés à Dumont-d’Urville, l’improbable capitale de la Terre Adélie, se rendent régulièrement à Dôme C, nom de code du site géographique de l’Antarctique australienne où a été bâtie la base franco-italienne de Concordia… »