14 juillet à Moutiers

sous les halles à midi, nous étions tous invités à écouter le discours de Christian Aimé, maire de Moutiers les Mauxfaits.
Il nous a rappelé que le 14 juillet fête la prise de la Bastille de 1789, mais aussi la Fédération du 14 juillet 1790. En ces temps troublés de pandémies, réchauffement climatique, guerre aux portes de l’Europe, la République est un refuge et une valeur à défendre.
La Marseillaise n’aura pas été chantée mais écoutée. Ce chant guerrier est un peu étrange devant la stoïque volonté française à défendre la paix.

Le verre de l’amitié fut servi par le personnel municipal.


Puis dans la soirée, feu d’artifice à la Huche Grolle et bal sous les halles.

Un peu d’Histoire
Il aura fallu attendre le 6 juillet 1880 et la loi proposée par Benjamin Raspail pour que le 14 juillet devienne la fête Nationale annuelle de tous les Français.
Si le texte de loi précise qu’il s’agit d’une manifestation militaire, il ne mentionne aucune année de référence. S’agit-il du 14 juillet 1789, date de la prise de la Bastille, ou du 14 juillet 1790, date de la Fête de la Fédération ? Commémore-t-on un événement violent ou pacifique ? La fin de l’absolutisme ou l’union républicaine ? Aujourd’hui sans doute, nous y fêtons les deux dates associées à la racine de nos idéaux républicains.

La Fête de la Fédération est célébrée le 14 juillet 1790, premier anniversaire de la prise de la Bastille sur le Champ-de-Mars, à Paris. Louis XVI, roi de France, assiste à cette fête dans un climat d’unité nationale, en présence des députés des 83 départements de l’époque.
Ce sont des fêtes civiques spontanées dans toute la France qui inspirent l’idée d’une grande fête d’union nationale aux députés de l’Assemblée constituante et au marquis de La Fayette, commandant de la Garde nationale de Paris et homme de confiance du roi Louis XVI.
Les fédérés défilent avec leurs tambours et leurs drapeaux ; ils sont 100 000, y compris ceux de Paris. Les Parisiens prennent place sur les talus qu’on a élevés autour de l’esplanade. Louis XVI arrive de Saint-Cloud et prend place dans le pavillon dressé devant l’École militaire. La participation de la foule est immense, très enthousiaste, malgré le mauvais temps.
Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord, évêque d’Autun, célèbre la messe, entouré de 300 prêtres en surplis de cérémonie.

La Fayette monte sur l’estrade et prête serment le premier, au nom des gardes nationaux fédérés.
Puis le président de l’Assemblée prête serment au nom des députés et des électeurs.
Enfin, le roi prête à son tour serment de fidélité aux lois nouvelles : «Moi, roi des Français, je jure d’employer le pouvoir qui m’est délégué par la loi constitutionnelle de l’État, à maintenir la Constitution décrétée par l’Assemblée nationale et acceptée par moi et à faire exécuter les lois». La reine, se levant et montrant le Dauphin, déclare : «Voilà mon fils, il s’unit, ainsi que moi, aux mêmes sentiments».
La foule prête serment à son tour et tous entonnent un Te Deum.
Puis on se sépare au milieu des embrassades et des vivats dont beaucoup s’adressent à Louis XVI. Le marquis Charles-Élie de Ferrières raconte : «C’était un spectacle digne de l’observation philosophique que cette foule d’hommes venus des parties les plus opposées de la France, entraînés par l’impulsion du caractère national, bannissant tout souvenir du passé, toute idée du présent, toute crainte de l’avenir, se livrant à une délicieuse insouciance.»

Pourquoi vouloir associer les 2 souvenirs de 1789 et 1790 ?
Le 14 juillet 1789, date de la prise de la prison fortifiée de la Bastille est une journée d’intervention du peuple français, en l’occurrence dans le cadre de son émancipation et de la conquête de la liberté. La Bastille, saisie par l’intervention du peuple, représente bien l’arbitraire royal en matière de justice. Il rejoint donc des événements anciens des temps médiévaux et modernes comme éléments construisant la lutte contre l’Ancien régime.
Le 14 juillet 1790, date de la fête de la fédération, célébrée sur le Champ-de-Mars de Paris dans un climat d’union nationale est une référence qui atténue le caractère violent de la prise de la Bastille au profit d’un événement qui célèbre la Nation fédérée, unie en une même fête, associant l’ensemble des parties pour un projet commun.

Le premier 14 juillet, tel que nous le connaissons, se déroulera en 1880.
Le Champ-de-Mars est abandonné au profit de l’hippodrome de Longchamp. Le pouvoir politique, au nom de la Nation, investit l’armée qui a désormais pour mission de la protéger, de la représenter et de remplir les missions qui lui sont dévolues. Le 14 juillet est instauré comme fête patriotique et militante, elle se veut républicaine et anticléricale. Parallèlement au défilé militaire, des fanfares, des orchestres jouent de la musique et la journée se clôt par un bal populaire.

https://fr.wikipedia.org/wiki/F%C3%AAte_de_la_F%C3%A9d%C3%A9ration
https://fr.wikipedia.org/wiki/Benjamin_Raspail
https://fr.wikipedia.org/wiki/Charles-%C3%89lie_de_Ferri%C3%A8res
https://cr.ambafrance.org/Pourquoi-la-fete-nationale-francaise-est-elle-celebree-le-14-juillet

Les commentaires sont fermés.