« On peut rire de tout, mais pas avec n’importe qui » disait Pierre Desproges, comique français réputé pour son humour noir.
Peut-on blaguer sur le handicap ?
Sans doute, faut-il faire la distinction entre l’humour, le rire et la moquerie. Citons La Bruyère : « La moquerie est le langage du mépris, et l’une des manières dont il se fait le mieux entendre : elle attaque l’homme dans son dernier retranchement, qui est l’opinion qu’il a de lui-même ». Restons donc dans l’humour avec des humoristes handicapés comme Lilia Benchabane – malvoyante et albinos – Quentin Ratieuville – syndromes de Marfan et de Loeys-Dietz – Florence Mendez – trouble du spectre autistique – Valentin Reinehr – Bègue – Stef Binon – paraplégique – Doully – syndrome de Charcot-Marie-Tooth – Guillaume Bats – maladie des os de verre (décédé en 2023). Ces artistes nous permettent de remettre en question nos stéréotypes et préjugés et mettent en avant la diversité et l’inclusion, le talent allant au-delà des différences physiques.
Quelques films et séries qui associent l’humour au handicap ou le handicap à l’humour :
– « Intouchables », film qui a attiré plus de 20 millions de Français dans les salles, et des milliers d’étrangers dans les cinémas allemands, italiens ou autres pays du monde. Rire d’une personne en fauteuil roulant, ou de toute déficience, n’est pas un crime, cela peut lui donner de l’importance, la faire exister aux yeux des autres.
– Imaginée comme une comédie dans laquelle on rit de la différence sans s’en moquer, la série » Handicops » explique son réalisateur Alexandre Philip, « est venue de deux envies, celle de créer un univers très fictionnel et surtout de travailler avec des personnes en situation de handicap qui soient des professionnels ».
– programme court « Vestiaires », série humoristique de deux minutes dans les coulisses d’un club de nageurs handicapés, aborde le handicap avec une bonne dose d’autodérision. Une dizaine d’interprètes en situation de handicap incarnent les membres d’un club de natation amateur. Avec humour et autodérision, les partenaires de jeu prouvent qu’il est possible de rire de tout, pourvu que ce soit fait dans le respect et entre adultes consentants.
– « Lazy Company », série télévisée française de trente épisodes de 22 minutes. La veille du débarquement en Normandie, la pire escouade de l’armée américaine, est parachutée en France pour dérober les plans des positions ennemies et multiplie les bévues.
– « Un p’tit truc en plus » est le premier film de l’humoriste Artus. Il y parle du handicap avec humour.
Concluons, en disant que le handicap peut être abordé avec humour même si certains sketches ou séries sont polémiques. Cela lance les débats. « Humour et handicap peuvent donc s’allier pour faire tomber la barrière des préjugés ». Florian Jurdic
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