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La newsletter du théâtre Grand R, scène nationale de La Roche sur Yon.

 
Au regard des coupes budgétaires opérées par la Région Pays de la Loire (100% de suppression), vous êtes nombreux·ses à nous interroger sur le devenir du Grand R – Scène nationale. Le communiqué ci-dessous vous permettra de prendre connaissance de ce qui est à l’œuvre.
Le financement des structures culturelles relève d’un pacte républicain porté par des élu·e·s rassemblé·e·s autour de l’ambition de développer l’accès à la culture pour leurs concitoyens, au plus près de leur territoire. Depuis 10 ans, la loi NOTRe garantit le cofinancement notamment pour la culture, faisant de cette dernière une compétence partagée.

Pour le Grand R, le retrait de la Région des Pays de la Loire représente 124 000€, entre les subventions dédiées au spectacle vivant et à la littérature, et les différents dispositifs qui venaient soutenir la diffusion des compagnies régionales, les résidences de création, l’accessibilité des lycéens ou encore des publics en situation de handicap. Tout cela est balayé d’un revers de main par Christelle Morançais, présidente de Région.

À quoi devons-nous renoncer ?

C’est la question qui nous taraude et occupe nos esprits :

  • À une programmation permettant aux vendéens de découvrir des pièces d’envergure avec de grandes distributions, portées par des artistes de référence ou émergents ? En clair, à ce qui fonde le principe même de la décentralisation culturelle et de l’équité d’accès des citoyens ?
  • À soutenir la création en s’inscrivant dans des réseaux de coopération professionnels de premier plan qui accompagnent la production de pièces fortes et ambitieuses permettant de renouveler nos imaginaires, garantissant une variété et une diversité des œuvres présentées ?
  • À accueillir 14 000 jeunes qui bénéficient de tarifs moyens à 8€, aux représentations scolaires, aux interventions d’artistes dans les classes ?
  • À déployer le festival Roulez jeunesse à l’échelle de 12 communes de l’Agglomération pour proposer des spectacles pour les enfants et leur famille dans leur ville ?
  • À développer des projets dans les quartiers prioritaires au plus près des habitants et des acteurs associatifs comme nous le faisons dans le quartier Liberté ?
  • À poursuivre un projet littéraire qui aura permis d’accueillir en Vendée de nombreux auteurs aujourd’hui multiprimés acceptant dans une grande générosité et simplicité de rencontrer les habitants, de mener des ateliers dans des classes, dans les maisons d’arrêt, auprès de publics en situation de précarité ?
  • À notre politique d’accessibilité notamment en faveur des personnes en situation de handicap à travers les séances en LSF et en audiodescription ?
  • À nos projets inclusifs et participatifs menés avec 150 partenaires notamment les acteurs du médico-social ou avec les personnes les plus précarisées et fragiles de notre société ?
  • À nos tarifs très attractifs assurant l’accès de chacun·e ? Au Grand R, le tarif moyen du siège est de 11€ sur la saison, avec des tarifs de 6 à 30€.
  • À continuer d’entretenir avec soin les bâtiments qui nous sont confiés afin qu’ils restent des outils performants et accueillants, en phase avec les enjeux d’avenir ?

Devrons-nous licencier des collaborateurs·trices, entraînant la disparition d’actions (et l’embauche d’artistes pour les conduire), de partenariats, d’échanges, d’accompagnements précieux, appauvrissant ainsi de façon dramatique la dynamique culturelle d’un territoire et condamnant la viabilité des artistes ?

Ce sont ces choix que nous oblige à faire aujourd’hui la Région des Pays de la Loire.

Les réflexions sont en cours. Les réponses seront multifactorielles mais jamais satisfaisantes. Il est certain qu’en l’état des choses, nous serons contraints de renoncer à certains projets partenariaux, à diminuer l’ambition et le volume de nos programmations et notre soutien à la création (suppression de semaines de résidence), à certaines actions de médiation et contraints parfois à augmenter les prix tout en diminuant le nombre de places mises en vente, alors que nous travaillons depuis 30 ans à l’élargissement des publics (sic !).

Nous tentons bien sûr de trouver encore et toujours les moyens de réduire nos coûts de fonctionnement mais jusqu’où ? A la rentrée, nous n’enverrons plus les brochures de saison, réviserons les modalités d’abonnement ayant pourtant fait leurs preuves et ayant permis ces 30 dernières années de soutenir la curiosité des spectateurs. Derrière des besoins d’économie, que l’on peut largement interroger, se cache une vision de la société des plus inquiétantes et peu désirable pour notre jeunesse.

L’équipe du Grand R

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