On déhuche ou on dégrolle ?

Bon alors ? Au Point du Jour, on déhuche ou on dégrolle ?

Les corbeaux et les corvidés en général, sont des oiseaux très intelligents et pleins de ressources. Ce sont des experts qui peuvent apprendre rapidement à faire des choses inattendues comme ouvrir le couvercle d’une poubelle pour avoir accès à la nourriture qu’elle contient ou fabriquer des outils avec des branches. Ce sont des animaux sociaux qui se déplacent et se nourrissent en famille. À cause de leur intelligence, il est difficile de s’en débarrasser et vous allez devoir utiliser plusieurs méthodes de manière répétée pour créer un espace qu’ils vont fuir.
Sur de nombreux sites Internet, on trouve des solutions pour éloigner les corvidés de son domicile. Il s’agit de se débarrasser des corvidés nuisibles. Tout réside alors dans la notion et la définition de « nuisible ». Certaines des techniques proposées sont applicables à un bosquet ou un bois proche d’habitations collectives, par exemple :

Premièrement : effrayer les corvidés en créant un environnement inhospitalier
– Rendre les poubelles et les composts inaccessibles
– Utiliser des mangeoires qui laissent les gros oiseaux dehors et nettoyer les aliments qui tombent tous les jours pour éviter que les corvidés viennent s’en nourrir.
– Accrocher les uns aux autres de faux corbeaux avec les ailes ouvertes. Utiliser aussi de faux hiboux ou de faux serpents, mais cela ne va faire fuir les corvidés que pendant un petit moment car ils vont observer vos faux animaux et vite comprendre que ce sont des faux.
Utiliser des CD pour les dissuader de s’approcher. Les corvidés ne supportent pas les reflets émis par les CD lorsqu’ils sont exposés au soleil. Il suffit de les  les suspendre sur les arbres.
– Faire fuir les oiseaux avec un laser. Les corbeaux ne supportent pas le rayonnement émis par les lasers. On peut ainsi les déranger en pointant un laser dans leur direction et le bouger dans tous les sens. En les dérangeant régulièrement, on arrive souvent à les dissuader de revenir. Pour que cette astuce fonctionne, il faut se montrer plus persévérant que les oiseaux. Ce qui est possible pour une municipalité, en fixant des lasers au sol et en les allumant à heure fixe, non dirigés vers les logements (comme ceux de la Tour Eiffel ou des boîtes de nuit).
– Déranger les oiseaux le plus possible en faisant du bruit. On peut reproduire le bruit de pétards, l’enregistrement d’appel de détresse des corbeaux, le cri des faucons (leur prédateur naturel) ou encore le bruit des klaxons… Ou encore, planter des bâtons et y accrocher des sacs en plastique contenant des canettes vides. Les sacs émettront du bruit à chaque coup de vent et feront fuir les corbeaux. Il s’agit de les déranger au crépuscule pour qu’ils ne s’installent pas durant la nuit. C’est ce qui se passe à La Roche contre les étourneaux. Cette « chasse » peut être organisée de façon festive…
– Faire appel à un maître fauconnier. Le faucon est un prédateur naturel des corvidés. En faisant appel à un maître fauconnier, les faucons effectueront régulièrement des rondes pour dissuader les corvidés de revenir près des lieux d’habitation.

Notons, qu’il n’est pas proposé d’abattre les arbres.

Deuxièmement : éliminer les zones de nidification
Tailler les branches mortes des arbres. Les corbeaux forment des groupes et ils vont chercher des espaces ouverts où ils peuvent se percher. En coupant les branches mortes, on empêche un groupe important de ces volatiles de venir s’y reposer.
Utiliser un gel transparent sur les branches et autres surfaces. Cette substance collante non toxique ne modifie pas l’apparence des fenêtres ou des arbres comme le font les piques. Elle rend la surface désagréable pour les pattes des corbeaux et ils vont éviter votre environnement au moment de la nidification
Réduire les lumières extérieures. Les corbeaux ont tendance à s’agglomérer dans les lieux bien éclairés la nuit. Réduisez le nombre de lumières extérieures pour rendre votre propriété moins attirante. Il faut donc diminuer l’éclairage municipal et fermer les stores et volets le soir…
S’occuper de leur arrivée dès le début de l’hiver. Ce sont des oiseaux migratoires et ils choisissent généralement leur perchoir au début de l’hiver. Dérangez leurs habitudes dès que vous les voyez arriver pour qu’ils n’élisent pas domicile chez vous pour tout l’hiver avec toutes les techniques proposées plus haut.

Notons, qu’il n’est pas proposé d’abattre les arbres.

En bref
– Conseils
1/ Rendre l’environnement le moins attirant possible
2/ Utiliser plusieurs méthodes en même temps
3/ Changer l’ordre des méthodes sinon ils vont comprendre que la menace n’est pas réelle
N.B : il n’est pas proposé d’abattre les arbres.
– Avertissements
1/ en France, aucun corbeau ne figure dans la liste des espèces de gibier dont la chasse est autorisée. Dispositions de la directive CEE no 79-409 du 2 avril 1979 concernant la conservation des oiseaux sauvages et par l’article L. 211-1 du code rural de l’arrêté du 17 avril 1981, ainsi que par un arrêté du 26 juin 1984. cependant, le corbeau freux et la corneille noire font partie des espèces susceptibles d’être classées nuisibles par l’arrêté du 30 septembre 1988 pris en application de l’art. R. 227-5 du code rural. Il s’agit donc de se renseigner.
2/ La plupart des animaux en plastique ne vont leur faire peur que pendant une certaine période. Une fois qu’ils comprennent que l’animal n’est pas vrai, ils ne vont plus avoir peur.
3/ Il existe des appareils qui affirment les effrayer en émettant des ultrasons or les oiseaux ne sont pas sensibles aux ultrasons, cela ne sera donc pas une solution efficace.

Toutes ces propositions sont valables pour la lutte contre les corvidés en zone d’habitation. Dans les champs, il faut lutter autrement bien-sur.

En ce qui concerne les arbres :  eux aussi ont des droits.
Le moyen le plus sûr pour protéger un arbre est de l’inscrire en tant qu’Espace Boisé Classé (EBC) dans le Plan Local d’Urbanisme (PLU). Dans ce cas, l’arbre ne peut pas être abattu sans autorisation (sauf s’il est dangereux). La législation a évolué au cours du temps. Le texte qui, à l’origine, permettait seulement de protéger une surface boisée, autorise aujourd’hui de protéger un parc, une haie, un alignement et même un arbre isolé. Article L130-1 du code de l’urbanisme.
L’article 123-1-5 du Code de l’urbanisme permet aussi de localiser, dans les PLU, des éléments de paysage à protéger et de définir des prescriptions de nature à assurer leurs préservations.
Pour qu’un arbre soit réellement protégé, il faut définir un périmètre de protection dont le rayon correspond à la hauteur de l’arbre adulte. Sans cette marge de protection, l’arbre peut être irrémédiablement altéré par la proximité de l’urbanisation.
Si vous aimez les arbres, je vous conseille le dossier spécial de la revue « Jardin de France » de mars-avril 2015, intitulé « l’arbre et l’expert » !
https://www.jardinsdefrance.org/larbre-et-la-loi/

Bon, alors ce qui serait bien, c’est qu’au Point du Jour,
qu’on déhuche ou qu’on dégrolle
on ne déboise pas !

sources :
https://fr.wikihow.com/se-d%C3%A9barrasser-des-corbeaux
https://www.maisonbrico.com/insectes-et-nuisibles/14-trucs-pour-eloigner-corbeaux-maison,17138.html
https://www.senat.fr/questions/base/1993/qSEQ930902926.html

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