Noëls d’ailleurs

Étape 5 : le Liban
Profondément empreint des cultures chrétienne et occidentale, le pays du Cèdre est également attaché à ses traditions arabes : expressions, coutumes, chants…
Ici, le Cèdre est partout : billets de banque, façade des institutions, écoles. Des administrations jusqu’aux étals des boutiques de souvenirs, rien n’échappe à cet emblème national qui a profondément imprégné l’imaginaire collectif du pays.
Le Liban est le seul pays arabe où 30 % de la population est chrétienne. Ces chrétiens d’Orient se répartissent en onze Églises différentes : majorité maronites  mais aussi  orthodoxes, catholiques, arméniens, syriaques, chaldéens, assyriens ou protestants ! Contrairement aux autres pays de la région, les chrétiens sont largement représentés en politique. La constitution libanaise, qui répartit le pouvoir suivant des quotas confessionnels, leur réserve la présidence de la République, le commandement de l’armée et 64 sièges sur 128 au Parlement.
Noël a beau être la fête chrétienne par excellence, au Liban les musulmans y participent aussi : c’est l’occasion de décorer les maisons et les rues, d’offrir des cadeaux, de faire un bon repas. En Islam, Jésus est considéré comme un prophète, on peut donc célébrer sa naissance. Pendant le  Ramadan, il n’est pas rare de voir des chrétiens être invités à l’Iftar, repas de rupture du jeûne. Dans un pays où 18 confessions religieuses sont officiellement reconnues, il est important de montrer qu’on sait se réjouir pour la fête de l’autre. 98 % de la population parlent l’arabe leventin du Nord, appelé aussi arabe libanais ou arabe syro-libanais.
Chaque année, les différentes villes du Liban rivalisent de créativité pour se parer du plus bel arbre de Noël ou de la plus belle crèche. Cependant, les sapins érigés sur les grandes places ne sentent pas la sève mais sont le fruit d’un travail créatif qui a mobilisé les municipalités pendant des mois. « C’est important pour nous car le Moyen-Orient est une région difficile et nous voulons montrer que le Liban ce n’est pas seulement la guerre », dit Evelyna Mouhawess de Zgharta. Des animations gratuites, concerts, théâtre… se déroulent au pied du sapin autour duquel des Libanais de tous horizons se retrouvent.


Mais la vraie plante de Noël, c’est le poinsettia. Tout le mois de décembre, les maisons, les rues et les boutiques sont couvertes de ses grosses plantes aux feuilles rouges, que l’on appelle aussi « étoiles de Noël ».
Les festivités sont l’occasion de passer des chants de Noël à fond dans les rues. Dans certains quartiers chrétiens de Beyrouth, on place des haut-parleurs dans la rue principale et les chants de Noël tirés des chansons traditionnelles occidentales, chantés en arabe, sont diffusés à longueur de journée… «Petit papa Noël» de Tino Rossi et aussi l’incontournable «Nuit de fête» libanais sur l’air américain «Jingle bells» !
Mais qui dit musique de Noël à la libanaise, dit aussi de grandes voix, comme celle de Fayrouz (l’une des plus grandes stars du monde arabe).
Ici, la fête commence dès le 3 décembre avec la Sainte Barbe. Les enfants commémorent cette sainte originaire du Moyen-Orient, en enfilant des costumes colorés et en rendant visite à leurs voisins pour demander des friandises ou de l’argent que parfois, ils remettent à l’église. La légende veut que sainte Barbe se soit cachée dans un champ de blé, alors, ce jour-là, certaines familles libanaises plantent des graines dans du coton mouillé. Les germes sont ensuite placés dans la crèche le soir de Noël, comme symbole de renaissance.
La cuisine libanaise est mondialement connue pour ses centaines de mezzés, petits plats dont les plus connus sont le houmous et le taboulé. Mais à Noël, on dîne en famille et c’est l’occasion de déguster des plats plus rares : des feuilles de vignes fourrées à la viande et mijotées avec des côtelettes d’agneau, ou du poulet au riz aux sept épices servi avec des amandes. Pour le dessert, les Libanais préparent le meghlé : du riz, de l’eau, du sucre, de la cannelle, du cumin et de l’anis. Ce mélange forme une crème marron sucrée à laquelle on ajoute amandes et pistaches. Habituellement servi pour célébrer la naissance d’un bébé,on le savoure à Noël car « c’est un symbole de renaissance, il est marron comme le désert et nous plaçons des graines par-dessus », explique Kamal Mouzawak.

Autant de succès pour la dinde aux marrons et la bûche car les Libanais sont très occidentalisés.

Le Liban est le pays qui a la plus forte densité de réfugiés au monde : environ un habitant sur trois est un réfugié. Parmi les nationalités les plus représentées, on compte environ 1,5 million de Syriens, 450 000 Palestiniens et 18 000 Irakiens. Plus de 90 % d’entre eux sont musulmans sunnites, mais il y a aussi des chrétiens. Noël est donc un jour de solidarité très important entre les Libanais et leurs voisins réfugiés. Les Églises et les ONG organisent des distributions de vêtements, de repas et de cadeaux pour les plus démunis.

Le Liban présente un climat méditerranéen sur la côte : hivers doux et pluvieux – étés chauds et ensoleillés, et plutôt continental dans les zones intérieures de montagnes : hivers froids selon l’altitude – étés très chauds dans les zones inférieures à 1 000 mètres.
Donc, pour ceux qui pensaient trouver des déserts de sable et des chameaux au Liban, raté. Ici c’est plutôt montagne et même sports d’hiver ! Dès décembre, les sommets se couvrent d’une épaisse couche de neige et les Libanais chaussent les skis. Il fait souvent très beau, ce qui permet de dévaler les pistes en T-shirt tout en regardant la Méditerranée… Et après le sport, la récompense : vin chaud et fromage fondu !

 

 

 

Au Liban on fête Noël deux fois : tandis que la grande majorité des chrétiens du monde célèbrent la naissance de Jésus le 25 décembre, l’Église arménienne considère que la naissance a en fait eu lieu le jour de l’Épiphanie, soit le 6 janvier. Donc, les Arméniens du Liban fêtent Noël dix jours plus tard que les autres chrétiens. Et tout le monde en profite !
Un hommage spécial à l’association libanaise « Sesobel » qui lutte depuis 1976 pour l’intégration et le mieux-être des enfants handicapés dans ce pays ruiné par les guerres.

https://sesobel.org/fr/nousconnaitre/2/notre-mission

https://lepetitjournal.com/beyrouth/les-indispensables-de-noel-au-liban-218230
https://www.konbini.com/fr/tendances-2/pourquoi-le-noel-au-liban-est-exceptionnel/
https://www.middleeasteye.net/fr/reportages/les-traditions-de-noel-libanaises-symbolisent-la-solidarite-et-la-renaissance
https://www.magicmaman.com/,noel-au-liban,2969,5167.asp
https://patrimoinedorient.org/index.php/2019/10/24/le-cedre-du-liban-un-embleme-menace/
https://www.climatsetvoyages.com/climat/liban

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