Invisible

La date retenue par l’Afeas pour parler de cette invisibilité est en principe le premier mardi de chaque mois d’avril. Ce qui fait que pour 2021 la journée sera célébrée le 6 avril.

Mais quelle invisibilité sera donc mise en évidence et rendue visible ?
C’est celle du travail… Alors, qu’est-ce que le travail invisible ?
Quelque chose de louche, de glauque, de honteux ? Du travail non déclaré ?  Des professions officiellement interdites ? Non !
La notion de travail invisible vient du Québec, popularisée par l’Association Féminine d’Éducation et d’Action Sociale (Afeas). Il y est reconnu par les autorités depuis 2010.

Travail invisible désigne le travail qui n’est pas officiellement reconnu :
le « travail que les femmes exécutent au foyer bien sûr, mais aussi dans l’entreprise de leur conjoint », ou encore du « travail non rémunéré des parents auprès des enfants et des aidantes ou des aidants auprès de leurs proches âgés, en perte d’autonomie, malades ou handicapés » selon l’Afeas.
Le qualificatif d’invisible vient du fait que la valeur de ce travail n’est ni reconnue ni comptabilisée dans les comptes nationaux comme le Produit Intérieur Brut.
Les exemples sont nombreux : femme d’agriculteur travaillant dans l’exploitation sans avoir un statut précis, épouse ou enfant de commerçants dépannant régulièrement ou de temps à autre, personne quittant son emploi pour s’occuper d’un proche malade, etc…Mais aussi, le travail associé à la vie quotidienne comme la cuisine, le ménage et la garde des enfants, qui continue de relever de la part des femmes. Dans les pays les plus pauvres, ces tâches fastidieuses (et non rémunérées) peuvent inclure de longs trajets pour aller chercher de l’eau ou du bois de chauffage. Des disparités similaires existent aussi dans les pays développés où les femmes effectuent encore plusieurs heures de travail non rémunéré chaque semaine, que ce soit sous forme de prise en charge ou d’entretien ménager.
Selon les Nations Unies, les femmes effectuent 2h15 sur 3h de travail non rémunéré, tandis que les hommes en effectuent 1h…
De plus, dans l’ensemble, les femmes sont davantage susceptibles d’occuper des emplois vulnérables et précaires, souvent informels dans lesquels elles peuvent être exploitées ou licenciées sans protection légale. Même payées, les femmes ne gagnent pas autant que les hommes : dans le monde, les salaires de femmes sont en moyenne 24% inférieurs à ceux des hommes ! L’ONU estimait déjà en 1995, à plus de 9 milliards d’€ d’aujourd’hui, la valeur annuelle du travail invisible et non rémunéré des femmes à travers le monde.

En France, « il a fallu attendre la loi d’orientation agricole de 1980 pour que le statut de coexploitante autorise les conjointes d’agriculteurs à accomplir des actes administratifs concernant l’entreprise familiale. La loi d’orientation de 1999, en créant le statut de conjointe collaboratrice, leur donne droit à une retraite proportionnelle », explique Céline Bessière (Informations sociales n°164).La crise sanitaire, que nous traversons nous permet d’apprécier à quel point le soin aux autres, habituellement peu reconnu, est d’une grande utilité sociale, mais elle alourdit aussi la part du travail invisible supporté par les femmes.

https://www.europe1.fr/economie/Qu-est-ce-que-le-travail-invisible-788982
https://www.maydee.fr/journee-mondiale-du-travail-invisible-07-04-2020/
https://www.journee-mondiale.com/379/journee-mondiale-du-travail-invisible.htm
http://www.zakweli.com/journee-mondiale-du-travail-invisible/

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